Au début du mois
d’octobre, l’INSEE a publié un rapport sur les habitudes de consommation
alimentaire et les profondes modifications constatées à ce niveau depuis les
années 1960. Philippe Serra a étudié
attentivement cette étude, qui révèle tout d’abord – et sans surprise – une
baisse du montant alloué mensuellement par un ménage à l’alimentation, passant
globalement de plus de 30 % à 20 %. Cela ne signifie évidemment pas que les
Français mangent moins, mais que leurs autres postes de dépenses – à commencer
par les transports et le logement – ont pris une part de plus en plus
importante de leur budget.
Au niveau des aliments à proprement parler, Philippe Serra a été quelque peu surpris,
comme il l’avoue lui-même, de constater une baisse – certes modérée – de la
consommation de viande. A contrario, et bien que cela ne soit pas signe d’un
mode de vie particulièrement sain, les plats préparés ont connu un boom
spectaculaire en quelques décennies. Le corolaire est une baisse logique du
temps passé à cuisiner – qui diminue d’autant plus que les Français sont nettement
plus friands en 2015 de repas pris en dehors de chez eux qu’en 1960.
Par ailleurs, le lait (en particulier les desserts lactés), le sucre et les
œufs ont également vu leurs volumes de ventes progresser. En parallèle,
certains légumes qui peuvent aisément être transformés en plats « tout prêt »
sont à la traîne – l’exemple typique concerne la patate, et son dérivé en
frites.
Enfin, Philippe Serra constate avec
plaisir que si la consommation d’alcool a baissé notablement depuis les années
1960 – suite à de nombreuses campagnes de santé ainsi qu’une fiscalité alourdie
– les Français privilégient désormais la qualité à la quantité.